Extrait du journal

Il est 3 heures 15 du matin; les deux motor-boats font route à l’ouest, sortant du canal de Selve, dont ils sont à 10 mil es de distance (voir la carte ci-joint, où la manoeuvre est schématiquement indiquée a une échelle très grande) lorsqu’une compacte fumée noire barbouille les premières lueurs d’un jour brumeux, vers le nord-est. Le commandant Rizzo se croit découvert- et poursuivi par un chasseur autrichien, mais il pense aussitôt que mieux vaut affronter le danger que de fuir, et il évolue vers lui en faisant route au nord. Presque aussitôt après, il constate son erreur et se trouve en présence de deux cuirassés, précédés, flanqués et suivis par des destroyers (par la suite, il compta dix destroyers) faisant route vers le sud. Il décide de les attaquer. Dans ce but, il revient vers le sud, longe la force navale qu’il gagne de vitesse, arrive enfin à bonne hauteur pour attaquer — aucun navire ennemi ne l’a encore découvert. 11 évolue alors, s’introduit à l’intérieur de la formation en passant entre le deuxième et le troisième destroyer, et, ù moins de 200 mètres, lance deux torpilles sur le premier cuirassé de la ligne, tandis que l’autre motor-boat lance une torpille sur le second. Cela fait, il sort de la formation. Mais le deuxième destroyer, qui l’avait découvert au moment de son passage derrière lui, l’a pris en chasse; il est si près que ses obus passent par-dessus le motor-boat sans l’atteindre, moins de 150 Rizzo lance une (habituellement . , sous-marins), celle-ci n’explose pas! Il lance sa deuxième et dernière bombe : l’explosion se produit, soulevant le destroyer, qui doit être gravement atteint; celui-ci tente pourtant d’aborder la vedette, mais, par une évolution, elle échappe au choc. Le destroyer ne la poursuit pas davantage, il a sans doute d’autres préoccupations. Tout est fini! L’affaire, commencée à 3 h. 15, n’a pas duré plus de vingt minutes....