Extrait du journal

Bolcheviks et ministres allemands viennent de signer un nouveau traité de paix. Autant en emporte le vent des obus! Ces messieurs échangent, des signatures sans résultat, comme on échange des balles dans les duels de convenance. Cette comédie revêt cependant le caractère cérémonieux des protocoles diplomatiques et nous voyons le citoyen lofe, bolchevik aussi notoire qu’inconnu, assurer « de son profond respect » Son Excellence von Kuhlman, secrétaire d’Etat pour les affaires étrangères du Saint-Empire germanique, lequel accepté sans rire les propositions du Russe. Pour que cet ogre devienne modéré, il faut qu’il n’ait plus d’appétit ou que la proie soit, trop maigre. Que reste-t-il, en effet? La Finlande s'organise et demande un roi qui lui sera fourni au choix parmi les petits princes dociles au kaiser. L’Ukraine est occupée militairement jusqu’en Crimée : il ne reste plus qu’à y faire régner l'ordre, comme à Varsovie. Les marches de l’Est sont devenues un palier qui s’étend jusqu’aux faubourgs de Petrogray. Et tout là-bas. là-bas, vers la Sibérie, l’ingénieur allemand s’empare des gares les unes après les autres, commandant ainsi le ravitaillement d’un pays qu’il est plus commode de prendre par la famine que par le feu. Son Excellence von Kuhlmann peut signer la paix sans inconvénient. Cette fois, il fera...