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Paris, 2 mars 1891

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Paris
2 mars 1891


Extrait du journal

, La Chambre a refusé de passer à la discussion des articles du projet de loi sur la réglementation du pari mutuel et le gouvernement va se trouver aux pri ses avec de grosses difficultés. En effet, ce vote a été précédé d’une déclaration formelle de M. Constans, qui a fait connaître à l’avance la manière dont il interpréterait le rejet des conclu sions du rapport de M. de Kerjégu. Dans ce cas, a-t-il dit en substance, la prohi bition des paris aux courses serait pro noncée et force resterait à la loi. Un tel résultat était à prévoir. C’était risquer le tout pour le tout que de solli citer du Parlement la reconnaissance lé gale du jeu. Comment le législateur au rait-il pu, sans de graves inconvénients, proclamer la légitimité du pari mutuel? Une commission pouvait, à la rigueur, fermer les yeux sur les dangers d’une délibération de ce genre ; les choses pou vaient aller tant bien que mal dans les coulisses; le projet de loi lui-même était voué à l’avortement en séance publi que. Pourquoi le ministre s’est-il obstiné, en dépit des objurgations les plus pres santes, i. saisir les Chambres, comme s’il n’était pas compétent pour réglementer lui-même la répartition du droit des pau vres prélevé sur les champs de courses ? On nous rendra cette justice que nous n’avons pas attendu l'événement pour le dire. Le Parlement n’avait rien à voir en cette affaire ; il n’allait pas de gaieté de coeur substituer sa responsabilité à celle du gouvernement. On était en présence d’un fait non re connu par la loi, d’un fait accepté par une sorte de tolérance administrative. A tort ou à raison, les paris aux courses sont entrés dans les habitudes parisiennes. C’est en vain qu’un ministre a tenté jadis de les faire disparaître d’un trait do plume, il a dû battre en retraite. Loin d’avoir été efficace en 1887, l’in tervention ministérielle a eu pour effet de renforcer le jeu par l’établissement du pari mutuel. Il est vrai qu’en même temps un nou veau droit des pauvres était perçu sur les hippodromes, grâce au pari mutuel. En distinguant entre tel ou tel pari, en voulant donner un monopole aux uns au détriment des autres, en ne te nant pas compte des droits et des inté rêts de la Ville de Paris, en réclamant du législateur une consécration du pari...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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