Extrait du journal

QUESTION PENDANTE Ce n’est pas la faute de M. Deville, qui a interpellé hier le préfet de police au conseil municipal sur les mesures que comptait prendre le gouvernement dans la journée de dimanche à Au tou il; mais, par suite des circonstances, étant donné le tempérament du conseil, la question était mal venue. En général, les assemblées n'aiment guère à courir au-devant des responsa bilités; autant il leur est agréable de prendre des délibérations de principe, autant il leur répugne de résoudre les difficultés pratiques. Cette raison eût déjà suffi à rendre le conseil plus circonspect que de coutume, dans une affaire où son initiative mal adroite a lait beaucoup de mal dans le passé, lors de la suppression des pi quets. Il y avait d’autres motifs, ceux-là tirés de l'intérêt en cause et de la tactique pari lementaire, pour ne pas émettre un vote catégorique. Admettez, par exemple, que le conseil ait mis le gouvernement sur la sellette, qu’il ait pris parti contre la Chambre ou tout au moins contre l’opinion présumée de la Chambre, la conciliation eût été rendue plus difficile. M. le ministre de 1 intérieur, qui n’est pas en ce moment couché sur un lit de roses, n’aurait pas cédé à une pression du conseil municipal ; peut-être même, blessé dans son amour-propre, aurait-il découvert dans notre opposition un pré texte nouveau pour exagérer son atti tude autoritaire. 11 eût mieux valu certes dégager nette ment notre responsabilité par le vote de l'ordre du jour proposé par M. Deville. Au fond, le vote de l’ordre du jour pur et simple n’a pas eu d’autre portée, et le président n’a pas manqué de le com menter ainsi après la proclamation du scrutin. Ce n’est pas à dire que l'incident soit clos, que le conseil municipal sc trouve...