Extrait du journal

Le conseil municipal a été saisi d’une pétition intéressante. La corporation des hôteliers-logeurs, désireuse d’échap per à la concurrence des asiles de nuit, s’offre à recevoir, à un prix déterminé, sur la présentation d’un billet de loge ment, tous les vagabonds qui lui seraient envoyés par la bienfaisance publique ou nar là charité privée. A cet effet, les bureaux de bienfaisance pourraient délivrer, en temps de crise, des bons de logement (évalués à 40 ou à 50 centimes) aux malheureux qui en fe raient la demande. Pendant le siège et la Commune, l’ex périence a été faite; des bons (le loge ment de cette nature étaient distribués par les mairies. La proposition mérite d’être accueillie favorablement, parce qu’elle donne les moyens de résoudre un problème extrê mement difficile. Les refuges de nuit répondent à un besoin pressant, à une nécessité impé rieuse; ils doivent être maintenus à l’état d’institution permanente. Mais, si une crise de froid ou de chômage éclate, leur insuffisance est notoire, ainsi que l'a prouvé notre ré cent hiver. Il est très dangereux de conserver en période normale l’outillage qui doit, ser vir à titre exceptionnel ; le refuge de nuit provisoire attire les vagabonds. 11 les fait venir de vingt lieues à la ronde, il leur nuit autant qu’il leur sert, parce qu’il amollit au lieu d’exciter leur cou rage. Le secours de logement permettrait justement d’éviter le parasitisme étran ger, d’échapper dans une certaine mesure à la fraude; il donnerait un gîte à ceux qui en seraient dépourvus,sans avoir le»...