Extrait du journal
sans doute, des renseignements que vous n’auriez plus alors qu’à réunir pour établir une statistique complète. — Ne pourriez-vous, sans me donner les chiffres, me dire à peu près dans quelles proportions les différentes classes de la société fournissent au clergé français ? — On doit, pour cela, s’en rapporter au recrutement des séminaires, qui est des plus caractéristiques : ” La grande, la très grande majorité des élèves que l’on trouve dans les séminaires, on peut dire, même, la presque totalité, est fournie par la clause moyenne de la société et le plus souvent par les paysans. » On peut, en effet, poser en principe que tous les desservants de campagne, à un petit nombre d’exceptions près, ont pour parents des travailleurs de la terre. » La classe ouvrière en donne infiniment moins, c’est même, peut-être, une de celles qui en fournit la plus minime pro portion. » Ceux qui comptent le plus, après les campagnards, ce sont les petits bourgeois, de la petite bourgeoisie de certaines pro vinces, pieuse et fermée à toute influence nouvelle. » Quant à la haute bourgeoisie ou à l’aris tocratie, elle ne s’y découvre que très limi tée quant au nombre de sl s représentants qui ne sauraient d’ailleurs y être nombreux qu’à raison proportionnelle. » Voici, je peh -e, les éléments que l’on rencontre clans les séminaires, grands et petits, et qui sont les éléments constitutifs de notre clergé même. Le clergé parisien — Et le clergé parisien ? Là, je ne dis pas que les nobles, qu’ils soient nobles de race ou d’argent, ne dé tiennent pas une part des meilleures parmi les cures. » Evidemment il s’en renconlre une propo. tion relativement très élevée qui sont de familles à particule ou de riche nais sance. » Quelles sont les raisons qui militent en faveur de ce choix auprès de l’arche vêché, nous n’avons pas à en connaître, ici, et je me borne à constater Je fait, sans le discuter. » Ce qui est certain, c’est que nous n’a vons, pratiquement, rien à y voir. » L’archevêché choisit son personnel, qu’il présente seulement à l’agrément de M. le ministre, lequel ne saurait, en pra tique, s’opposer à la nomination archiépis copale que si des raisons d’honorabilité douteuse se motivaient contre le candidat. Or, vous pouvez être tranquille, je vous l’assure, jamais le cas ne se présente. » L’agrément ministériel est donc une pure formalité théorique, et nous n’avons pas occasion de manifester notre ingérence dans les choix des curés de Paris ou d’ail leurs, faits par les archevêques. » Il serait, de ce fait, inutile de reprocher quoi que ce fût à ce propos à M. le minis tre, l’archevêché demeurant seul, ou à peu près, responsable des prêtres qu’il désigne et qu’il nomme, à coup sûr. » La particule ne saurait être un motif d’éviction et M. le ministre n’a pas d’autre droit, en ces sortes de choses, que celui d’évincer les candidats qu’on lui présente. » Ainsi !... Les nominations épiscopales — Et le haut clergé ? — C’est une autre affaire, car c’est à nous que revient le droit de nommer les évê ques. » Pour ceux-là, vous pouvez en prendre la liste et rechercher l’extraction de ceux qui la cjmposent et les titres qui militaient en faveur de leur promotion. » Vous découvrirez sa s peine que les seules raisons qui aient jamais guidé le choix du gouvernement, sont des raisons de dignité, de services rendus, de capacité et d’intelligence. Jamaisil n’a été tenu compte des relations, des influences extérieures, de la naissance et de la fortune. » Pour la famille, la seule condition re quise, c’est l’honorabilité. » Comme nous nous préparions à prendre...
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
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