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Paris, 19 avril 1894

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Paris
19 avril 1894


Extrait du journal

Il y a quelques jours, nous apprenions par la publication des souvenirs de M. le prince deJoinville que si son honoré père, Louis-Philippe d’Orléans, avait accepté la couronne des mains des combattants de juillet 1830, c’était avec l’intention bien arrêtée de la restituer le plus tôt possible au roi légitime. Cet aperçu historique a soulevé une douce gaieté et on a généra lement pensé que pour lancer de pa reilles bourdes il faut joindre à beau coup d’aplomb une forte dose d’ingé nuité. M. le duc de Broglie vient de nous en servir « une qui n’est pas moins bonne » dans un article sur les Constitutions de 1875 qu’il a donné à la Revue des Deux Mondes. Le premier ministre du maré chal de Mac-Mahon affirme que jamais la majorité versaillaise n’a eu la méchante pensée de renverser M. Thiers. Que vou laient M. de Broglie et ses amis? Simpleplement que M. Thiers leur octroyât un ministère responsable, afin que « sa haute situation ne fût pas constamment mise en péril » î Ils n’avaient d’autres desseins que de le conserver précieuse ment au pouvoir. Rien n’a été égal à leur désespoir quand ils se sont heurtés à l’entêtement de M. Thiers ! On peut dire que c’est de plus fort eu plus fort. Le prince de Joinville est dé passé. M. Joseph Reinach a pris la peine d’a dresser une lettre au Journal des Débats pour rétablir la vérité historique si im pudemment travestie par M. le duc de Broglie. Vraiment, c’est l’histoire d’hier et qui M. de Broglie a-t-il pu espérer tromper? Avant le 2/* Mai, on ne se ca chait pas de poursuivre la chute de M. Thiers par tous les moyens, on s’en van tait, et le lendemain on s’en glorifiait. C’était l’époque où les journaux de la faction réactionnaire appelaient M. Thiers « le sinistre vieillard ». M. le duc de Broglie a répondu ce ma tin en termes plus qu’entortillés. Il ne pouvait contester aucun des faits rappe lés par M. Joseph Reinach ; aussi se borne-t-il à dire : « Nous ne pouvions nous dissimuler qu’en insistant pour un changement de politique, nous étions exposés à recevoir sa démission. C’eût été le comble de l’imprudence de ne pas être préparé à cette éventualité. » « Préparé » est joli. On les connaît ces...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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