Extrait du journal

tal où il avait une chambre fut refusée à ceux de ses amis qui avaient charge de faire respecter ses dernières volontés et on joua à son lit de mort, comme pour le prince Napoléon, l’odieuse comédie des derniers sacrements. Eugène Sue fut plus heureux. On sait que proscrit par l’empire, il mourut à Annecy en 1857. Quelques jours avant sa mort, se sen tant perdu, n'espérant plus se relever, ayant conscience de sa fin prochaine, il avait envoyé chercher son compagnon d’exil, le colonel Charras, et il lui avait répété le mot d'Armand Carrel : « Pas d’Eglisc! pas de prêtre ! » Puis il avait ajouté : « Ne me quitte pas; des tentatives seront faites; on agira sur ma famille; si je perds con naissance, on essaiera de pénétrer jusqu’à mon lit, on amènera un prêtre; défends mes derniers moments; je veux mourir comme j’ai vécu et je ne veux pas que ma mort soit soupçonnée. » Charras lui répondit ; « Repose en paix et compte sur ma parole; le prêtre n’entrera pas. » L’ami fidèle fit bonne garde ; il veilla nuit et jour sur le chevet du malade et les hommes noirs qui, tapis dans une maison voisine, guettaient l’agonie, n’o sèrent pas approcher. Eugène Sue mou rut tranquille dans la sérénité paisible de sa conscience. 11 eut la consolation, la dernière joie des âmes fortes. Rang....