Extrait du journal

Muni de son adresse, nous nous faisons conduire chez lui. Chez le citoyen Renou Le citoyen Rendu n’est pas seulement un sans-patrie des plus remarquables, il joint à ces sentiments des façons d’être qui ne le classent pas précisément parmi les gens bien élevés. Il nous reçoit dans le couloir de son lo gement, le chapeau sur la tête et, sans bon jour ni bonsoir, nous dit textuellement avec l’air d’un chien à qui on veut retirer un os : — J’ai répondu au Temps, vous pourrez vous rendre compte de ma réponse dans les colonnes du Temps de ce soir. Comme nous insistons pour en connaître davantage, il déclare dignement : — Je regrette beaucoup, monsieur, mais c’est ainsi que je procède. Et le brave cit yen nous met presque de hors, son immuable chapeau mou enfoncé sur la tête. Il doit être curieux d’entendre M. Renou expliquer ce que c’est qu’un sans-patrie. Certainement s’il faisait une conférence à ce propos, on ne s’ennuierait pas précisé ment dans la salle. En attendant, s’il est, à Clichy, des parti sans de la République athénienne, je ne les engage pas à voter pour M. Renou. Ils seraient évidemment déçus....