Extrait du journal

Nous avons publié hier la lettre de M. Marius Terras au préfet du Gard pour don ner sa démission de maire d’AiguesMortes. Le conseil des ministres doit s’en occuper aujourd’hui, et nous ne savons s’il sera d’avis que cette démission doit être acceptée, mais ce qu’il convient de consta ter, c’est que cette lettre est d’un brave homme au meilleur sens du mot, et d’un bon citoyen, comme la conduite de M. Ter ras, au moment des événements, avait été d’un brave homme et d’un bon citoyen. Nous souhaiterions que, de leur côté, les Italiens pussent produire quelque lettre des maires des communes où des insultes ont été faites à la France, établissant qu’ils ont tenté de faire respecter nos nationaux ou les écussons de nos consulats. Il y a, à ce propos, des réparations à obtenir et le ca binet italien a chargé son ambassadeur à Paris d’annoncer qu’il était prêt à les ac corder. Mais, de notre part, nous ne pouvons nous dissimuler que nous avons des répa rations à accorder pour les événements d’Aigues-Mortes. Il y a eu mort d’hommes et aucun gouvernement ne saurait soute nir que ces faits ne donnent pas lieu à une action diplomatique. Qui ne voit même que nous serons d’autant plus forts pour faire valoir nos revendications, soit à l’égard de l’Italie, soit, d’une façon géné rale, à l’égard des pays où trop souvent nos nationaux sont molestés, que nousmêmes nous aurons plus spontanément agi dans la circonstance présente? L’amour-propre national et la dignité ne consistent pas à refuser ce qui est légitime ment dû. Au contraire, ils veulent une re connaissance loyale qui donne le droit de parler net et d’exiger aussi chez autrui la correction d’attitude et le respect du droit. G. de N,...