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Paris, 26 août 1893

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Paris
26 août 1893


Extrait du journal

Dans le bassin de Charleroi, l’agitation commence à se manifester. A la descente des puits, sur les murs des corons, sont placardés des appels aux mi neurs. Ils sont invités à réclamer une aug mentation de salaire de 10 0/0, afin de venir en aide aux mineurs du pays de Galles. De plus la fédération des mineurs demande que les ouvriers du pays noir ne travaillent S|ue le temps obligatoire afin d’empêcher la ormation de vastes stocks de charbon que les propriétaires revendraient à l’Angleterre et qu’ils revendraient très cher. Dans ces bé néfices inaccoutumés ils trouveraient, en ef fet, l’élément de résistance le plus puissant à une grève possible des miaeurs belges. L’idée gagne du terrain, du reste, et il est probable que l’affiche du bassin de Charleroi va être également apposée dans le bassin de Liège. A Mons, déjà, les mineurs qui réclamaient l’augmentation que demandent ceux de Char leroi et de Liège, ont obtenu satisfaction, En outre du manifeste affiché, la Fédération des mineurs fait distribuer aux abords des puits un placard exposant les causes de la grève d’Angleterre. Cet écrit démontre que ladite grève peut durer longtemps encore, grâce à la parfaite organisation des grévistes anglais, aux capi taux énormes dont ils disposent, et que cette situation permettant aux directeurs des mines belges d’écouler très avantageusement leurs produits, ce serait jouer un rôle de dupes que de ne point exiger une part de ces bénéfices. Revenant sur l’idée des provisions de char bon, le manifeste ajoute qu’il faut en empê cher la formation en refusant d’adhérer au système des doubles journées. Ce placard est signé des délégués mineurs de tout le bassin houiller belge (Hainaut, Liège et Namur) et a été affiché aujourd’hui même. Ls situation est plus grave qn’on ne le pré voyait jusqu’alors car cette intervention des mineurs belges fait entrer la grève noire dans une nouvelle phase dont on ne saurait prévoir la fin....

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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