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Paris, 26 août 1911

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Paris
26 août 1911


Extrait du journal

le premier entretien. Les concessions que nous pouvons faire, les demandes qu’en retour nous formulons ne seront en aucun cas sujettes à modifications. Ces concessions seront sans doute plus considérables que celles que, ces derniers jours, M. Cambon faisait en trevoir à son partenaire. C’est qu'aussi nos vues sur la question marocaine ne se résument plus au désir de voir homo loguer purement et simplement par l’Allemagne l’accord déjà signé avec elle en 1900. Cela ne nous suffit plus, étant données les exigences de notre voisine. Pour lui donner quelque chose d'important, nous entendons acquérir quelque chose d’appréciable. Ce que nous voulons aujourd’hui, en retour des sacrifices que nous pourrions consentir au Congo, c’est : 1° la carte blanche au Maroc ; 2° l’assurance que l’Allemagne nous obtiendra le consen tement de ses alliées à la modification du statut de l’empire chérifien. Ce statut est international et régi par l’acte d’Algésiras. Pour qu’un régime nouveau dont, sous une forme à trou ver, nous serions les bénéficiaires, puisse lui être substitué, il faut que nous sollicitions le consentement des puissances signataires de l’acte. Celui de l’Angleterre, de l’Espagne, de la Russie, de l’Italie nous est acquis. Res tent l'Allemagne et l’Autriche. Leur ap probation nous permettrait de "poursui vre au Maroc sla recherche d’avantages nouveaux qui compenseraient tout ce qu’il nous a déjà coûté. La situation est donc bien nette. L’Al lemagne sait ce que nous demandons, ce que nous offrons. A elle de dire si elle accepte. Mais même si l’accord n’intervenait pas, nous ne voyons pas qu’un danger de guerre soit imminent. Depuis qu’on sait à Berlin que nous n’a vons pas peur, on y est beaucoup plus prudent. A vrai dire, il y a belle lurette qu’on nous aurait attaqués, ne fût-ce que par tactique électorale, si on ne craignait, dans l’entourage impérial, qu’avec la prochaine guerre sur les Vosges ne s’effondre l’hégémonie ger manique déjà si contestée et la souve raineté même du kaiser, ’...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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