Extrait du journal

G est l’ouverture ! Pour ne pas manquer l'ouverture de la chasse qui a eu lieu hier matin, et afin d’être sur pied dès l’aube, les disciples de saint Hubert — le plus grand nombre du moins -— ont pris le train dès samedi soir. Les gares étaient, de, ce fait, remplies d’une joyeuse animation. Tous les genres de chasseurs et toutes les races de chiens se trouvaient mêlés sur les quais. Ce n'était» qu’abuiements des chiens, cris des chasseurs. De jeunes débutants, armés d’un fusil anglais dernier cri, et vêtus d’un complet sortant de chez le bon faiseur, sifflaient des airs de chasse. Les vieux nemrods, malgré l'habitude, montraient quelque énervement. Ah ! ce sont des heures qui comptent dans l'exis tence que celles qui précèdent une ouver ture ! A la gare Saint-Lazare, deux jeunes fem mes. disciples et émules de Diane, jetaient dans la foule une note d’élégance sportive, et portaient crânement le fusil et le feutré orné d’une plume. A Paris, c’est impatiemment que l’on attendait, aux Halles surtout, l’arrivée des envois de gibier. Au pavillon spécialement affecté au gi bier, tout était prêt de bonne heure pour les réceptions. Les mandataires avaient disposé claies et clayons, et, à midi, cha cun était à son poste. Ce n’est que vers midi dix que la vente a pu commencer, l’entrée du gibier n’étant autorisée qu’à partir de midi. Dans les gares, camions et voitures ont fait diligence, dès le déchargement des trains, pour gagner les Halles centrales. INFORMATIONS...