Extrait du journal

On remarquera surtout le récit de ses premières relations avec M. Victor Hugo, son jugement, un peu injuste peut-être, sur l’attitude politique de M. de Lamartine dans les dernières années qui précédèrent la révolution de février. « C'est parce qu’il sentait, dit M. SainteBeuve, qu’il avait en lui do quoi suffire ù cette situation (au moins dans un grand moment) et de quoi y vibrer dans le tonnerre, que Lamartine a tout fait pour amener cette situation et la créer. » M. Sainte-Beuve rappelle le discours de réception de M. de Lamartine à l'Académie française, discours où l’éloquent poète semblait prophétiser son propre avenir. Il évoquait « ces drapeaux désordonnés et sanglants qui se remuent à la chute ou à la régénération des empires», et il ajoutait: « Il faut des harangues pour la place publique, des plans pour le conseil, des hymnes pour les triomphes... On cherche un homme ! son mérite le désigne; point d’excuse, point de relus ; le péril n'en accepte pas; on lui impose au hasard les fardeaux les plus disproportionnés à ses forces. »...