Extrait du journal

Politiquement, je ne ferai qu’une observation. L’Angleterre poursuit une politique impérialiste, à laquelle nous n’avons le droit de rien opposer, qu’une autre politique puissante. Je me souviens qu’au temps de Fachoda les Britanniques nous reprochaient nos coups d’épingles. Les Anglais, habitués dès l’enfance à user de leurs poings, pratiquent pour eux-mêmes la politique du coup de poing sur la table; et leur grief contre nous, c’est que nous n’ayons pas la franchise d’en faire autant. Aussi ne suis-je nullement porté à récriminer contre M. Lloyd George, mais contre les mandataires de la France. Cet Anglais fait, bien ou mal, mais ouvertement, brutalement, les affaires de son pays. Si nos ministres faisaient les nôtres avec la même suite et la même audace, les Anglais, qui, à ce jeu, recevraient quelques coups, les encaisseraient bravement, comme ils savent faire, et la cérémonie se terminerait sans doute à notre profit et sûrement par un sha^e-hand. Je crois que là-dessus tous ceux qui ont un peu pratiqué les Anglais tomberont d’accord avec moi, et je voudrais, pour ma part, que cessât en France la politique de criailleries contre l’Angleterre. Ils ont pris les bateaux, les colonies, les sûretés et l’argent dont ils avaient besoin et trouvent aujourd’hui que la guerre est finie. Si nous n’en sommes pas là, est-ce leur faute? Et sommes-nous si...