La mort de Pierre Curie
Le célèbre savant, prix Nobel de physique en 1903, est mort il y a 110 ans, dans des circonstances tragiques.
Né en 1859, Pierre Curie était devenu célèbre grâce à ses travaux sur les radiations, qu'il avait menés avec son épouse Marie. Le 20 avril, lendemain de sa mort, survenue suite à un accident en plein Paris (il glissa et tomba sous le cheval d'un camion chargé de papier), l'événement fut largement commenté par la presse.
Ainsi, Le Petit Journal revient longuement sur les circonstances du drame, tandis que Le Figaro, sous la plume du critique littéraire André Beaunier, qui le connaissait, rend hommage au grand scientifique :
« C'était un grand garçon timide, silencieux et doux, au visage méditatif jusqu'à la tristesse. Il semblait un peu effaré de tout le bruit qui se faisait autour de ses recherches ; il n'avait pas souhaité cette gloire : il ne demandait pour lui que le calme nécessaire à son étude. Minutieux et prudent, il avait peur des conclusions hâtives et trop hardies que l'on tirait, ici ou là, des faits constatés. Lui veillait à ne jamais aventurer d'hypothèses trop vastes : son génie n'était point hasardeux. »
Le prix Nobel lui avait été décerné en 1903, à lui et à son épouse, conjointement avec Henri Becquerel, autre grand physicien français. La presse, là encore, s'était fait l'écho de cet événement. Le Matin du 9 décembre, par exemple, livre une photo du couple de lauréats et revient sur leur découverte du radium :
« M. et Mme Curie […] ont reconnu depuis qu'il y avait des corps encore bien plus radioactifs que l'uranium, et, à force de patientes expériences, ils ont fini par isoler des résidus d'un minerai connu sous le nom de pechblende, une substance dont les effets sont un million de 1 fois plus intenses que ceux de l'uranium, et à laquelle ils ont donné le nom de radium. »