Extrait du journal
Ce n est pas en vain que je reprends le titre d’un ouvrage ancien. Lorsque, revenant du pays des pogromes, Récrivais Quand Israël meurt..., j’étais loin de me douter que l’avenir me donne rait raison. Comme les plus ardents de mes amis, J espérais dans la civilisation, je croyais à la primauté de certaines valeurs spirituelles et morales sur les exigences de Ma basse politique. Des émotions trop nombreuses, une sensibilité trop à vif, un goût trop prononcé pour la douleur d’une race dont ) étais surpris d’aimer jusqu’aux défail lances, m avaient pourvu d’une âme de vaincu. Au plus fort de mes plaintes, au faîte de mes indignations d’alors, on pour rait découvrir une décevante amertume et comme le reflet d’une sombre impuissance. Mais la vie s est chargée de me dres ser, durement, patiemment, pour, en fin de compte, me conduire aux solutions les plus concrètes. Les lamentations n’ont plus cours, en 1935. Ces temps de pseudo-réconciliation nationale n’encouragent point à l’inaction, ne poussent pas à la pitié. Ce qui se pro duit en France, pays évolué, se répercute, gonflé de toutes les incompréhensions ra ciales, dans les pays encore primaires, en core subjugués par la force. Si le droit de vivre paraît à Paris, c’est que nous savons I influence des pensées et des propos ve nus de chez nous, à Bucarest, à Budapest, J Varsovie. Malgré les fautes immenses de nos re présentants, malgré l’impureté de nos po liticiens. Je rayonnement de la France per siste à l’étranger. Quand Israël meurt, quelque part, en Pologne, en Roumanie, en Allemagne, le crime collectif appelle un châtiment qui ne se mesure plus aux Frontières, et c’est de France, en premier...
À propos
Créé en 1929 par Bernard Lecache, le Bulletin de la LICA fut le premier journal officiel de la Ligue contre l’antisémitisme. La publication est fondée dans un contexte délétère de montée du sentiment antijuif généralisé à l’échelle de l’Europe. Elle devient Le Droit de vivre courant 1932 et continue de paraître aujourd’hui sous ce même nom. La LICA, devenue la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) en est toujours la propriétaire.
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