Extrait du journal

pour donner le spectacle imposant d’un grand parti qui peut se rassembler pour un hommage publie et solennel, sans que rien de sa part puisse alarmer d'autres que les coquins. Vous irez là, calmes, froids dans votre douleur, sans un cri, sens un geste, et vous rendrez, devant l’église de nus pieux rendez-vous, un double hommage, à Dieu d'abord qu’on persécute, et à notre Prince mort, dont la pensée veille sur nous et nous dit de garder confiance et de rester unis. Avant-hier, au Palais-Bourbon, M. Janvier de la Motte disait au pré fet de police : < Vous êtes un fonc tionnaire résolu; nous étions comme cela, nous autres, sous l’Empire, je vous en félicite.» M. Andrieux sou rit et répond : < Je vous remercie, mon cher collègue, de vos félicita tions : ce que j’ai fait le 23 mai contre les socialistes, je le ferais le 7 juin, si les partisans de l’Empire tentaient de provoquer à une émeute dans la rue. A l’intérieur de l’église Saint-Augustin ils pourront se réu nir pour prier et pleurer ; mais au dehors toute manifestation serait ré primée comme l’a été celle qui a eu lieu place de la Bastille. » < Je vous approuve encore, ré pliqua le député de l’Eure; mais quittez ce souci. Nous ne toucherons pas à un pavé, nous ne ferons pas une seule barricade. » EtM. Janvier de la Motte ajoutait en s’éloignant : « D’autres s’en chargeront tôt ou tard ! » Oui ! et ceux-là n’appartiennent ni au parti bonapartiste, ni au parti clérical....