Extrait du journal

Diana pleuvait. — Ainsi mes bons parents sont morts... Ils sont morts !... Et je ne reviens à la vie, je ne ressuscite que pour apprendre des désastres. Jacques lui serrait les mains et Edith l’embrassait tendrement. — Ne pleurez pas, chère maîtresse, ne pleurez pas. Vous auriez peut-être plus souffert autrefois qu’aujourd'lmi, en ap prenant ce deuil, et vous n’auriez pas da vantage fermé les yeux à ceux que vous aimiez tant. Dieu sait arranger tout dans son infinie sagesse et sa grande bonté. Et puis, vous êtes entourée d’amis, mainte nant. — Merci, merci, mes amis. Pour faire diversion, Edith reprit : — En apprenant cette nouvelle, je tom bai évanouie sur le seuil de l’hôtel Nor ton. Tout m’échappait, tout semblait con juré contre nous. En reprenant connaisnaissance, je fus saisie de frissons. Une fièvre violente se déclara et on fut obligé de me conduire à l'hôpital, où je demeu rai six mois. Vers la fin de mon séjour à l’hôpital, je reçus un jour la visite d’un gentleman que je n’avais jamais vu et qui déclara se nommer Thomas Spaîding. _ — Thomas Spaîding, lui dis-je ; mais vous êtes le principal créancier de mon Sanvre père, et c’est à vous que j’envoie es fonds tous les trois mois. — C’est moi-même, miss, et je sollicite l’honneur d’un entretien avec vous. — Asseyez-vous, monsieur, lui dis-je. Il continua en ces termes : — Ma chère miss, j’ai été profondément...