Extrait du journal

je ne sais vraiment où j’avais la tête en vous posant cette indiscrète question. En effet, plus que jamais,se disait à part lui Pascal Aultier, je dois reconnaître que je me suis trompé ; si j’ai pu douter jus3u’à présent, la visite de cette dame Hoin et sa profession me confirment que j’ai fait erreur. — Mou Dieu, reprit la sage-femme, je comprends bien votre désir de connaître le nom de celle qui vous doit la vie ; je suis bien certaine aussi que vous n’aurez pas de mépris pour elle... Ah ! monsieur, si vous assistiez tous les jours aux scènes dont je suis témoin, si vous pouviez voir de près tous les repentirs que les fautes traînent après elles, vous seriez bien vite disposé à l’indulgence. — Madame, dit Pascal, je ne suis pas de ceux, je vous assure, qui jettent la ré probation sur des femmes le plus souvent victimes de circonstances qu elles subis sent ou à demi-coupables seulement d’une faiblesse. — Et pourtant il y a des pères... rare ment des mères par exemple... qui ne veu lent point pardonner. Je ne parle pas des •fiancés... Eux, naturellement... — Ils ne le peuvent pas, fit vivement Pascal. Imaginez un jeune homme retour nant chez soi avecl’espoir qu’il retrouvera tout chaud encorê pour lui et dévoué le cœur de celle qu’il veut pour femme. Il apprend que pendant son absence elle a oublié son devoir ; je ne connais pas de situation plus poignante et qui soit mieux faite pour désespérer un homme. Et en prononçant ces paroles, Pascal Aultier, les yeux fixés semblaient en faire...