Extrait du journal

D’ailleurs, il ne craignait rien pour lui-même. Mais des innocents pou valent être com promis, accusés, condamnés peut-être, et cette pensée l’effrayait beaucoup plus que la nécessité de rendre compte de ses actes. Si ce malheur arrivait, la conscience de Robert ne lui permettait pas d’hési ter. Du reste, un sentiment intime le poussait à ne pas garder seul la res ponsabilité de cette mort. Le côté ténébreux de sa vengeance lui répugnait. Il se décida à envoyer John aux in formations. Le vieux marin était tout à fait in connu à Montmartre. U pouvait donc, sans danger, se mêler aux groupes attirés par l’événe ment et recueillir les propos qui circu laient. Robert le chargea en même temps de lire tous les journaux, dans l’espoir qu’ils le renseigneraient sur la marche de l’instruction. Ce fut une inspiration. Le soir même, John Slough revint fort triste, et son maître eut bien de la peine à lui faire raconter ce qu’il avait appris. Les craintes de Robert n’étaient que trop fondées....