Extrait du journal

avant de voter la guerre et la mobilisa tion d’un corps d’armée. Tel serait le plan imaginé par MM. Ferry et Ranc. C’est pour laisser à cet égard les adversaires du cabinet dans l’ignorance qu’on voudrait se débarras ser de MM. Hérisson et Labuze, dont les amis siègent à la gauche radicale. On nomme déjà le successeur de M. Hérisson, qui serait M. Devès. Tout cela semble bien singulier ; M. Ferry a une majorité docile; pour quoi veut-il la changerV Car il est plus que probable qu’il ne la retrouvera pas dans les prochaines élections. C’est justement cette probabilité que M. Ferry envisage parfaitement, qui serait le mobile de sa conduite. C’est avec une certaine inquiétude qu’il regarde le renouvellement un peu éloigné de la Chambre ; c’est encore douze mois de luttes, de tiraillements, et pendant ces douze mois il craint de voir de plus en plus s’envoler la popu larité déjà si problématique du Cabinet. Déjà la comédie de la révision a amassé bien des mécomptes et fait bien des mécontents. Qui sait ce que les douze mois d’attente peuvent accumu ler de défaillances ? C’est pour ces raisons, que M. Ferry et les député de la majorité eux-mê mes se disent: dépêchons-nous de nous faire renommer, pendant qu’il en est encore temps. Et voilà tout le secret de la comédie, qui pourrait bien nous amener la dis solution de la Chambre et des élections générales vers le mois de février 1885. C’est un cas assez nouveau ; mais il ne faut s’étonner de rien quand on est sous le régime républicain et surtout sous celui de la République opportu niste. Reste à savoir si le plan réussira....