Extrait du journal

Le cœur de Raphaël battait d’une émolien nouvelle ; il n’osail plus lever les yeux sur Loïza, mais il éprouvait un indicible bonheur à penser qu’elle prendrait passage à bord du navire de son père pour venir habiter à file de Wight, dans la même maison que lui. Quand lord Bearland se retira, le bruit s’était répandu dans toute la population qu’il devait se charger de la gué rison de Loïza; la foule se pressait sur ses pas en disant ses louanges. Cette sorte d’ovation populaire lui déplut. Il rencontrait avec un véritable dépit des sentiments élevés parmi les habitants d’une île française. — J’ai rempli mou devoir, je le remplirai jusqu’au bout envers les Dénouai; mais j'aurai voulu trouver ici une race vénale et corrompue. Voilà des gens de bien qui ne me conviennent guère aux avant-postes de l'ennemi! Graduellement le vent passa du sud à l’est ; le ciel s'était découvert, la mer s’apaisait. Loïza put se lever, et, l’heure des plus hautes marées étant proche. — Allons ! dit maitre Dénouai, le moment des adieux n’est plus loin, Loïza ma fille chérie, c’est toi qui pars, moi qui reste ! Il le faut... comme il faut profiter de ce grand flot pour sortir le Raphaël d’entre les roches. Je vous piloterai moi-même jusque passé Ouessant: mais un pilote à l’ouvrage n’est plus un père. Rentrant avec le Magnanime, l'autre mois, après trois ans de campagne, j’étais le seul à bord qui ne parut pas coûtent. J’étouffais...