Extrait du journal

(Suite et fin.) — Madame Bresson, dit-elle, vous saviez tout, et ▼eus avez gardé le silence par pitié pour moi. Je vous en remercie. Si j’avais connu plutôt la vérité, j’aurais pour toujours quitté la demeure de mon oncle, ou je l’au rais décidé à réparer dans la mesure du possible le mal qu’il a fait. Aujourd’hui le voile est déchiré, mon oncle vient implorer le pardon de tous ceux qui ont souffert par lui. Elle fit une pause de quelques instants, puis reprit en montrant le portrait de la comtesse d’Arzano : — Monsieur André, regardez bien cette femme dont le regard exprime l'intelligence et la bonté ; c’était votre mère ; je n’avais pas encore remarqué la ressemblance que vous présentez avec elle ; j'eu suis frappée maintenant et je m'étonne de n’y avoir pas vu un indice qui aurait dû m’éclairer. Le jeune homme examina avec une respectueuse atten tion le portrait et se tourna vers la fermière pour lui demander la confirmation des paroles qu'il venait d’en tendre. — Elle dit vrai, ajouta celle-ci. La comtesse d’Arzano était ta mère. — Le comte et la comtesse, reprit Aurore furent autre fois victimes des fureurs politiques ; un homme qui s’était fait leur ennemi sans avoir aucun motif pour justifier sa...