Extrait du journal

Le lord, de quinze jours en quinze jours, expédiait, par exprès, des messages toujours plus favorables. Au bout de dix-huit mois, Loïza annonça qu’elle ne souffrait plus, et s’apprêtait à revenir bientôt, malgré tous les efforts de la généreuse famille Bearland. > Madame Lucy, écrivait-elle, me propose de m’adop ter, et voudrait faire de moi une riche héritière anglaise. « — Je vous aime comme si vous étiez ma secende mère, ai-je dit, mais mon vieux père m’attend à Vile de Sein : il a grand’peine d’être séparé de moi, et vous êtes trop bonne, madame, pour m’empêcher d'aller le servir dans sa pauvre maison. — Mais vous êtes habituée à être servie, a dit M. Raphaël ; restez avec nous ; tous les ans votre vieux père viendra vous voir ici... — Maître Dénouai serait mal à son aise dans la maison de lord Bearland, et moi-même, puisque je suis guérie, je n’y suis plus à ma place... — Si ma tante Lucy vous adoptait, vous seriez sa fille, la nièce de mon père, ma cousine, ma sœur ! > — En parlant ainsi, il joignait les mains, il avait les larmes aux yeux, et moi aussi. • — N’avez-vous aucune amitié pour moi ? s’est-il écrié ensuite. < Moi, j’ai prié tout bas ma sainte patronne de me donner du courage, car j’ai grande amitié pour li. Raphaël. A la fia je lui ai répondu : » — Pour madame Lucy, pour monsieur votre père et...