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Courrier du Berry, 20 février 1880

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Courrier du Berry
20 février 1880


Extrait du journal

Lettre Encyclique de N. S. P. le Pape Léon XIII Aux patriarches, primats, archevêques, et à tous les évêques du monde chrétien en communion avec le siège apostolique, LÉON Xlll, PAPE Vénérables frères. Salut et bénédiction apostolique. Le mystérieux dessein de la Sagesse divine, que le Sauveur des hommes. Jésus Christ, devait accomplir sur la terre, a été de renouveler divinement en lui et par lui le monde qui, Succombait en quelque sorte Sous lé poids de la vieillesse. C'est ce que l’apôtre saint Paul a exprimé dans un grand et splendide passage, quand il écrivait aux Ephésicns : « Le sacrement de sa volonté a été de renou» veler, en Jésus-Christ, tout ce qui est dans les cieux » et sur la terre. » Et, en effet, quand le Seigneur Jésus-Christ a com mencé à accomplir la mission que lui avait confiée son Père, il a donné aussitôt à toutes choses une forme et une apparence nouvelle et fait disparaître ce qui était vieilli. Car il a guéri Lui-môme les blessures que la faute de notre premier père avait infligées à la nature humaine ; il a lait rentrer dans la grâce de Dieu tous les hommes qui étaient, par nature, des enfants de colère ; il a ramené à la lumière de la vérité le genre humain faligué de ses longs égarements ; il a rappelé à toutes les vertus l’hu manité perdue par l impuretc ; et, après avoir rendu aux hommes l'héritage de la béatitude éternelle, il a fait espé rer avec certitude nue leur corps même, mortel et caduc, partie perait un jour à 1 immortalité et à la gloire céleste. Mais, afin que de si grands bienfaits se prolongeassent sur la terre tant qu'il y aurait des hommes, il a établi son Eglise comme vicaire de ses dons, et, songeant à l'avenir, il l a chargée de pourvoir aux troubles qui pourraient sur gir dans la société humaine, et de relever ce qui viendrait à déchoir. Mais quoique ce renouvellement divin, dont nous avons parlé, s’applique surtout et directement aux hommes pla cés dans I ordre surnaturel de la grâce, cependant les fruits précieux et salutaires s’y sont étendus largement ùùY^'û ! ordre naturel; cfeat pourquoi V» été au** une source de très grand perfectionnement dans tous les sens, non-seulement pour les hommee individuellement, mais encore pour tout le genre humain. Car, du moment que l’ordre de choses chrétien a été établi, les hommes ont eu le bonheur d’apprendre et de s’habituer à se reposer sur la Providence paternelle de Dieu et à entretenir l’espérance, qui ne fait jamais défaut, des secours célestes; le courage, la modération, la cons tance, l égalité d’âme, un grand nombre de hautes et de grandes actions en ont été la conséquence. Combien la société domestique et la société y ont gagné de dignité, de force et d’honnèteté, c’est ce qui est vrai ment merveilleux. L’autorité des princes a été rendue plus juste et plus sainte. L’obéissance des peuples, plus aisée et plus facile; l’union des citoyens plus étroite); le droit de propriété mieux assuré. La religion chrétienne a veillé à toutes les choses utiles dans un Etat; de telle sorte que, selon saint Augustin, il ne semble pas qu’elle eût pu faire plus pour le bonheur de la vie, si elle avait été instituée uniquement pour préparer et accroître les biens de la vie mortelle. Mais Notre but n’est pas de passer en revues toutes ces choses; nous voulons vous entretenir de la société domes tique dont le principe et le fondement se trouvent dans le mariage. Tout le monde sait, vénérables frères, quelle est la véri table origine du mariage. Car, bien que les détracteurs de la foi chrétienne refusent de reconnaître en ce point la per pétuelle doctrine de l’Eglise, bien qu’ils s’efforcent depuis longtemps déjà d’effacer la mémoire de toutes les nations et de tous les siècles, cependant ils n’ont pu ni éteindre ni affaiblir la force et l’éclat de la vérité. Nous rappelons donc des choses connues de tous, et qui ne sont douteuses pour personne, en disant qu après avoir, au sixième jour de la création, formé l’homme du limon de la terre, et après avoir envoyé sur sa face le souffle de vie. Dieu voulut lui adjoindre une compagne, qu’il tira merveilleusement des flancs de l’homme lui-môme pendant qu’il dormait. Par là, Dieu, qui est la Providence même, voulut que ce couple d’époux fût le principe naturel de tous les hommes, principe par lequel il faudrait en tout temps que se propa geât le genre humain, et qu’il se conservât, sans que jamais cessassent les procréations. Et cette union de l’hom me et de la femme, alin quelle répondît mieux aux très sages conseils de Dieu, elle s'offrit dès ce temps-là avec deux propriétés principales, et nobles entre toutes, qui lurent comme profondément imprimées et gravées, à sa voir l'unité et la perpétuité. C’est ce que nous voyons ou vertement déclaré et conlirmé dans l'Evangile par la divine autorité de Jésus-Christ, qui affirma aux juifs et apôtres que le mariage, par son institution môme, devait avoir lieu seulement entre deux êtres, à savoir entre 1 homme et la femme ; que des deux il devait se faire comme une seule chair, et que le lien nuptial était, par la volonté de Dieu, si intimement et fermement Doué, qu’il ne pouvait être ni rompu ni relâché par quelqu'un d’entre les hommes. • L’homme adhérera à la femme, et ils seront deux en une seule chair. C'est pourquoi ils ne sont déjà plus deux, mais une seule chair. Cela donc que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point. » Mais cette forme de mariage, si excellente et si haute, commença peu à peu à se corrompre et à périr chez les peuples païens, elle parut même s’obscurcir et s éclipser jusque dans la race des Hébreux. Car chez eux cette cou tume s’était établie au sujet des épouses, qu’il fût permis à chaque homme d’en avoir plus d'une, et après, comme Moïse, en raison de la dureté de leur cœur, avait eu 1 in dulgence de leur permettre le pouvoir de répudier, la porte fut ouverte au divorce. Quant à la société des gentils, il paraîtrait à peine croyable de dire quelle déformation et...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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