Extrait du journal

CORRESPONDANCE PARTICULIERE Du Courrier du Berry, Paris, 18 mars 1875. L’invasion du bureau de l’Assemblée par la coalition du centre droit et des groupes de la gauche gagne de plus en plus du terrain. L’élection de M. Duclerc, ancien ministre de 1848, comme vice-président, ajou tée à Celle de M. Ricard, nous montre les gauches de venant toul-à fait maîtresses des positions directrices de l’Assemblée. C’est un avant-poste pour conquérir le gouvernement. Les gauches se vantent d’y arriver, après les vacances parlementaires. Comment, en effet, le ministère du 10 mars pourra-t-il résister à cette coa lition ? Il s’est placé devant une majorité hostile à son programme, et une minorité conservatrice dont il s’es,L -séparé, ir. 25 gey*; oVteac aucun appui sémux.* Les gauches ont obtenu également la majorité dans les commissions élues hier, pour l'examen de plusieurs propositions et de divers projets de loi. Tous les organes des gauches continuent l’ovation faite, hier, au discours du duc d’Audiffret-Pasquier sur les haïtes de la Chambre. Le duc Pasquier, en glorifiant le régime parlemen taire, a dit : 1 C’est à ce régime si souvent calomnié que la Fiance a dû des jours prospères et glorieux succédant à de cruels désastres. » Comment le duc Pasquier, par cette allusion aux services rendus par la Restauration, n’a-A il pas com pris qu’il donnait un éclatant démenti à Dévolution qui le jette dans les bras de la République dont il n’ose même prononcer le nom ? Mais le duc Pasquier ne se distingue pas par la logique dans les idées et dans la conduite politique. Nous allons entrer évidemment dans une phase de cal ne politique, à l’intérieur, en attendant le retour de l’Assemblée, après les nouvelles vacances qu’elle va prendre. Les chefs de la gauche ajournent pour le mois de mai la campagne contre le ministère, afin...