Extrait du journal
EN ATTENDANT Chaque jour nous assistons à des symptômes croissants de l'anarchie républicaine. Chaque jour les violences de la rue démasquent les hypocrisies du cabinet. Après les coups de fusil de Meudon contre les séminaristes, voici les agressions en plein Vans contre les prêtres. On lit dans la Paix, journal ministériel répu blicain : « Un regrettable désordre a eu lieu hier soir jeudi, à neuf heures et demie, dans le jardin du Palais-Royal. » Une société orphéonique, la Sirène, se faisait entendre. • La foule, absolument calme, écoutait. Tout d'un coup, un crit retentit : • — La Marseillaise ? > Le cri ainsi poussé est répété par deux mille personnes. • Le chef de musique répond qu’il lui est im possible de jouer un morceau qui n'est pas inscrit sur son programme. > Mais la foule ne l’entend pas ainsi. » Bientôt, elle entonne la Marseillaise à tue-tête. » Les agents ont dû intervenir. » Le public a résisté. Plusieurs arrestations ont été opérées. » La représentation du théâtre du Palais-Roval a été interrompue, et lus boutiquiers, effrayés, ont fermé leurs devantures. > M. le commissaire de police du quartier du Palais-Royal s’est transporté sur les lieux. » A onze heures du soir de nombreux groupes stationnaient encore à l’entrée du Palais-Royal. » L’ordre est complètement rétabli » La Lanterne raconte l’incident et ajoute : • Cette interdiction, absolument anti-républi caine et véritablement grotesque, a eu hier soir de déplorables conséquences. » Naturellement la police a cru devoir intervenir. Les gardiens de la paix, dirigés par le commissaire de police du quartier, sé sont faufilés à travers les groupes, cherchant à les séparer, et manœuvrant absolument comme aux beaux jours de l’empire, moins le casse-tête, toulelois. • Plusieurs arrestations ont eu lieu! Pourquoi ? Quelques promeneurs au zèle trop patriotique, sans doute, ou ne se dérangeant pas assez vite, en ont été victimes. » Les agents ont montré une excessive brutalité. Si nous en croyons même les récits nombreux qui nous sont faits, un d’entre eux aurait dégainé. » Voilà ce qu’on gagne à flatter les passions popu laires ! Troubles à Lyon, troubles à Paris, la Marseillaise fait des siennes ! Que diraient les républicains si une partie du public avait deromidé à la musique l’air 4 Sauvez Rome et la France, « Au nom du Sacré-Cœur. » Voilà où nous en sommes ! Voilà comment la Ré publique garantit la paix religieuse et sociale, la sécurité des honnêtes gens/ Les mesures de M. Jules Ferry se traduisent par des attentats* la devise de MM. Gambetta, Paul Vert, Madier de Momjau et autres exploiteurs des haines...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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