Extrait du journal

Le roc des Andbu n’était accessible que d’un seul côté. Quelques jeunes pêcheurs voulurent le gravir Penn-Maro lança un harpon qui effleura l'épaule du plus hardi et s’enfonça profondément dans le sable. — Arrière ! arrière ! place ! criaient les trois matelots du Magnanime, armés de mousquets et près à faire feu Trois détonations retentirent. La vieille furie, mère de la bande, et un de ses fils roulèrent dans les flots. Les autres, sans donner le temps aux marins de recharger, s’élancèrent tête baissée sur la foule. Une lutte sanglante s’engagea. Pâle comme ces esprits de la mer qu’avaient cru voir les compagnons d'Hoël, la blende Loïzait souriait à son père ; hélas! elle n'avait pas la force de parler. Ses grands yeux bleus se fixaient sur lui avec une tendresse liliale. Le brave pilote pleurait à chaudes larmes. — Retrouver ainsi ma fille bien-aimée, au lit de mort, après trois mois d'absence !... Ah ! pourquoi Iloël est-il venu me chercher ? — Un beau navire eût péri... Personne n’aurait éteint les feux de la côte ! répondaient les deux regards de la jeune fille, dont maître Dénouai essayait de réchauffer les mains froides entre ses mains raboteuses. C’était un tableau triste et pieux que celui de leur dou leur. Des larmes roulaient dans les yeux des femmes. Iloël restait muet à contempler sa pauvre sœur. — Aux coups de mousquets tirés sur les Andbu, elle tressaillit : — Allez !.,. là !... au secours ! murmura-t-elle. — Cet effort rompit un vaisseau dans sa poitrine. A peine Dénouai et son fils étaient-ils sortis en courant, que le sang inonda ses lèvres. Ensuite ses yeux se fermèrent; on la crut morte. — Malheureux ! arrêtez ! que faites-vous ? s’écriait mai-...