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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 8 octobre 1848

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
8 octobre 1848


Extrait du journal

présenta sur le balcon de l’hôtel du gouvernement. Alors de longs cris de Vive la République! vive la Liberté! vive le com missaire général! retentirent encore dans les airs. Vers midi, les danses, et après, les jeux annoncés commen cèrent. Les diverses rondes de danseurs se rapprochèrent du gouvernement; ils en touchaient presque le mur ; comme une troupe timide d’oiseaux, ils s’abritaient encore auprès du nid protecteur... Les danses caractéristiques se multiplièrent. De vieux Africains reprirent avec énergie les chants et les pas de leurs pays. 11 semblait que la liberté fit surgir pour eux toutes les douces réminiscences de la patrie !... Vers la chute du jour, les danses cessèrent. La foule im mense des hommes et des femmes nouvellement libres se porta encore vers le Gouvernement, où elle salua une seconde fois le commissaire général de ses acclamations réitérées. La foule se dirigea ensuite chez le préfet apostolique et les chefs d’ad ministration, et fit retentir devant les maisons de ces fonc tionnaires des cris de reconnaissance et de joie. Profonde in telligence de ces affranchis d’un jour! Ils avaient fait d’abord une démonstration solennelle au chef de la colonie , au sage et digne représentant de notre jeune République comme au directeur suprême de la liberté nouvelle ; ils furent ensuite saluer la religion,'qui console et qui assure dans tous les temps la liberté humaine, l’administration qui va diriger le travail, la magistrature qui a protège l’esclave et consacre les droits de l’homme libre. C’était comme une reconnaissance écla tante et anticipée des devoirs imposés aux nouveaux citoyens libres. 1 Enfin, ce beau jour a fini en laissant dans toutes les classes de la population une impression qui ne s’effacera jamais. Les craintes du choc instantané d’une transformation sociale toute entière sont dissipées. Espérons que les appréhensions, pour l’avenir, de la diminution du travail, s’évanouiront aussi ; que les nouveaux libres comprendront qu’avec l’ordre et la tran quillité, dans la liberté, dont ils ont donné un gage solennel, il faut aussi la continuation, du travail , tant dans leur intérêt que dans celui de la société française en général. Ainsi , cette belle colonie, si longtemps comprimée dans l’esclavage,’ régé nérée par la liberté et soutenue par le concours puissant de la métropole, atteindra une prospérité jusqu’alors vainement demandée à des bras rares et stériles....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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