Extrait du journal

L'indemnité de guerre se trouve inté gralement versée aujourd’hui entre les mains des Prussiens, et l’Allemagne a pu, sans faire autre chose que constater la stricte vérité, donner acte au Gouverne ment français de la ponctualité avec laquelle il a su faire face, dans des circonstances si critiques, à des engagements si écrasants. Il reste maintenant à connaître les comp tes, à savoir notamment ce qu’ont coûté au Trésor les opérations de change et de papier qui lui ont permis de payer en quinze mois la somme de trois milliards. Ce compte général, qui est appelé à jouer un rôle si important dans l’établissement de l’équilibre budgétaire de 1871, n’a pu être fourni par le gouvernement de AI. Thiers, et il ajoutera probablement une somme considérable aux excédants de dé penses déjà signalés sur cet exercice. Le fait curieux à relever, c’est la contra diction entre le résultat officiel de l’em prunt de 1872 et sa conversion en valeurs acceptables à l’étranger. En d’autres ter mes, la souscription a produit 42 milliards, et cependant les frais de négociation ont été exorbitants. Le premier emprunt avait coûté environ 131 millions de ce chef; le second, qui ne lui était supérieur que d’un milliard, a coûté plus du double. On se de mande à quoi a servi le succès de l’em prunt de 1872, si, couvert douze ou quinze lois, il a été plus onéreux que celui de 1871, qui n’avait été couvert qu’une fois et demi....