Extrait du journal

« géants ». Quatre, cinq mille mètres, qu'est-ce, après tout ? Il prend pour de l'entraînement les ascensions a ascenseur d'autres pics machinés pour le touriste, et il décide de partir : lui aussi gravira jusque là-haut, et l'on voit tenter l'entreprise à de tranquilles individus que la folie des hauteurs, un vertige à rebours à envahis peu à peu,dans cette atmosphère « montante» comme nul autre, aux parages des grandes chaînes. Il ne viendra à personne l'idée de traverser un fleuve, de se jeter a la mer sans savoir nager, et le nageur expérimenté encore se fera renseigner; mais tout le monde s'inscrit prêt à gravir, sans soupçon des difficultés. L'énorme pente s'étage si bonasse, droit de Ja terre au ciel : un simple longue escalade,quoi! et, dans la mesure dédaigneuse à vol d'oiseau, c'est admirable, ce que les grimpeurs improvisés suppriment tout ce qui peut déranger l'itinéraire. Bref, ils ne savent rien de la masse transparente comme un mirage qui va se développer, se creuser d'abîmes innombrables, fuir, se reculer sans fin et repartir de nouveaux élans dans le ciel, à mesure qu'ils croiront approcher. Enfin, l'homme ne peut pas se trouver au pied d'une Alpe ou d'une Pyrénée sans têtre tourmenté de l'ambition de se la donner pour focle. Et en avaut ! en en haut!.. Vite, un alpenstock et des souliers ferrés!....