Extrait du journal

Le ministère de M. Camille Chautemps a quelques chances maintenant de gagner la fin du mois de décembre, c’est-à-dire pratiquement de durer jusqu’en février 1934. En effet, la préparation du budget et de la loi de finances occuperont le mois de janvier. Reconnaissons-^, ça n’est pas mal joué du tout. Certes, le projet de redressement finan cier n’est pas encore définitivement voté par les deux Chambres, mais le fait que le prési dent du Conseil ait pu se présenter devant le Sénat remorquant un convoi léger d’économies et lourd d'impôts nouveaux n’en constitue pas moins un succès que pas un des ministres — nous disons bien pas un — n’escomptait il y a seulement quinze jours. Et puis, nous serions bien surpris si le Sé nat prenait maintenant la responsabilité de renverser le ministère. On l’a averti de tous côtés que s’il chargeait trop le convoi de vraies réformes, il courait le risque de le faire dérailler. Il va sans dire que des hommes comme M. Joseph Caillaux, président de la Commission des finances, comme M. Marcel Régnier, rapporteur, comme MM. Henri Roy, Chéron et Lémery, sénateurs influents, vont s’employer à parfaire le projet en visant à réaliser un équilibre budgétaire complet. Ils vont demander moins à la fiscalité qu’aux éco nomies. Ils vont tenter d’augmenter la contri bution des fonctionnaires à l’effort général de redressement. Le porte-parole éloquent de M. Joseph Caillaux à la Chambre, nous avons nommé M. Jean Montigny, a déjà procédé à cet égard à un curieux coup de sonde, lequel a provoqué chez les socialistes de très vives réactions. Huningue...