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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 2 février 1877

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
2 février 1877


Extrait du journal

CORRESPONDANCE PARTICULIERE Du Journal de Saint-Quentin ' Paris, 31 janvier. Il avait été beaucoup question, ces jours-ci, d’une interpellation que M. Granier, sénateur du Vaucluse, devait adresser au ministre de l’Inté rieur, à propos de certains faits de pression élec torale signalés dans le Vaucluse, vêtait aujour d’hui, disait-on, que le débat s’engagerait. Au dernier moment, on annonce que M. Granier a renoncé à soulever la question. Il parait que les conservateurs du Vaucluse auraient craint que le débat ne donnât lieu à des déclarations qui profi teraient plutôt à la candidature de M. Eugène Raspail qu’à celle de M. Saint-Martin. Or, du moment que M. du Demaine ne pose pas sa can didature, les conservateurs aiment mieux que ce soit le candidat intransigeant qui triomphe. Ils estiment, en effet, qu’il en résulterait pour le département, un groupement plus étroit des forces conservatrices. Telle serait la véritable raison qui aurait fait renoncer à l’interpellation. Le bureau du Sénat vient de jouer un méchant tour à M. J. Simon en repoussant la demande qu’il avait faite d’être autorisé à poursuivre le Répu blicain du Finistère inculpé d’outrages envers la Chambre haute. Le bureau du Sénat va, par cette décision, fournir à la presse intransigeante un prétexte pour soutenir que M. Jules Simon est, à l’égard de la presse, moins libéral que le Sénat. On ne manquera pas en outre de rapprocher ce refus de l’autorisation accordée il y a quelques mois à M. Dufaure par le bureau de la Chambre, de poursuivre les Droits de l’homme. On dit que c’est décidément M. Larombière, premier président de la Cour d’appel de Paris, qui sera appelé à succéder à M. Devienne, com me premier président de la cour de cassation. Cependant ses compétiteurs, et spécialement M. Mercier font, dit-on, de grands efforts pour l’em porter sur lui. Il y avait plus de candidats encore, paralt-il, pour la situation de M. Rouland, gouverneur de la Banque de France, qu’on voulait, comme vous le savez, déplacer. 11 paraît que l’embarras de choisir un des concurrents sans exciter trop de contre parmi les envieux que sa belle prestance lui avait suscités. Aucun d’eux, il est vrai, ne le lui avait dit en face, car François était fort, et, par l’aisance avec laquelle il maniait les quintaux de farine, on pouvait juger de ce qu’il aurait fait d'un rival récalcitrant. Donc, il vivait en paix avec Dieu, avec les hommes et avec son cœur, lorsqu’il loua sa maison au gentilhomme inconnu, dont il se vantait si haut d’avoir fait danser les pistoles. Cela devait lui coûter plus cher qu’il ne le pensait 1 S’il avait respecté soigneusement la con signe qu’il avait reçue, il serait resté ce qu’il était: un brave tet honnête garçon, railleur, insouciant, chéri du sexe faible, libre surtout, mais la curiosité le perdit. Le lendemain matin, dès l'aurore, il était aux aguets. Il vit revenir un des deux laquais, tenant en main un magnifique cheval noir, sur lequel monta aussitôt le gentilhomme, qui s’éloigna. Quant au valet, il demeurait, sans doute, comme la soubrette, attaché au service de la jeune femme. En effet, François le vit tous les jours aller régulièrement à la ville pour y cher cher les provisions nécessaires. Naturelle ment, il chercha à faire causer ce domes tique. Il en fut pour ses frais de vin blanc et d’amabilité. Non pas que ce laquais fût un puits de discrétion, mais il ne savait rien, ou presque rien. Il confessa facilement du reste tout ce qu’il lui fut possible de raconter. Le nouveau maître qu’il serait se nom mait Dubois. Il s’occupait beaucoup de politique, faisant de longues et fréquentes absences, et, pour que sa jeune femme ne s’ennuyât pas trop, il avait loué pour elle la maisonnette du meunier. . . Etait-ce par jalousie qu’il avait choisi cette demeure isolée ? Voulait-il mettre sa femme à l’abri des galanteries des jeunes raffinés ? Voulait-il simplement la dérober aux recherches de personnes intéressées à...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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