Extrait du journal

La Chambre des députés se réunit aujourd’hui, mais son ordre du jour est peu chargé et ne présente aucun intérêt particulier. Il se peut ce pendant que les députés intransigeants soulèvent quelque incident. C’est ainsi que les journaux du parti annoncent qu’une interpellation sera adressée au gouvernement touchant l’aititude de la magistrature.» Vous comprenez ce que signilie cetteformuleLesintryisigeans n’admettent qu'une magistrature soumise à leurs désirs et se mon trent fort irrités de certains jugements récents. Ils se flattent aussi que si une discussion de ce genre avait lieu avant que la cour de cassation rendit son arrêt sur le pourvoi de Y Avenir de la Üaute-Saône, la Cour suprême en pourrait être influencée. C’est bien peu connaître la magistra ture et surtout la Cour de cassation. Le cabinet, et spécialement M. Jules Simon, ne se soucie nullement que le projet des radicaux soit mis à exécution et il fait des démarches officieuses pour empêcher l'interpellation d’être formulée. Réussira-t-il ? C’est assez douteux. M. Jules Simon n’en n’est plus, en effet, pa rait-il, à nourrir des illusions.il voit bien que les intransigeants seront la pierre d'achoppement de son ministère comme ils l’ont été du cabinet Dufaure. 11 y a quelques jours, dams un dîner offi ciel, la conversation était tombée sur le projet de quelques députés qui se proposent de réclamer l’abrogation des lois de 1840 et de 1851 sur la presse. Quelqu'un exprimait l'opinion que de semblables propositions, si elles venaient à se...