Extrait du journal
Saint-Quentin, 11 octobre. Un ministre a dit à Chartres de fort bonnes choses. Le fait est assez rare pour que nous prenions plaisir à le signaler. Faisant allusion au scandale le plus ré cent, scandale qui, malheureusement, semble devoir être suivi de beaucoup d’au très, M. le ministre de la guerre a dit: « Vous connaissez les actes déplorables relevés à la charge d’un officier général qui était employé au ministère de la guerre. Qu’on n’attende pas de moi la moindre faiblesse à l’égard des fautes commises contre l’honneur et la discipline. » Je frapperai d’autant plus fort que ceux qui les auront commises seront plus élevés dans la hiérarchie militaire. » Comptez sur ma fermeté, mais n’oubliex pas que les fautes d’un seul ne sau raient entacher l’honneur de l’armée et conservez intactes la considération et l’es time profondes que vous avez pour elle. M. Perron a été très applaudi. C’est justice, son langage est bien celui que devait tenir le chef de l’armée, et les ap plaudissements lui ont prouvé que l’estime et la considération vis-à-vis de cette armée n'étaient pas entamées par les tristes ré vélations de la semaine dernière, et qu’on comptait sur sa fermeté, non pas seule ment pour punir, mais pour prévoir. Car, il faut bien le dire, on a beaucoup manqué de prudence et de prévoyance en ces derniers temps, et c’est à cela que sont dus en grande partie les scandales qui nous ont attristés et ceux qui vont peut-être en découler. Très maladroitement, d’ailleurs, lesjournaux boulangistes se sont mis à défendre M. Boulanger,qu’on.n'attaquait pas, contre toute participation à ces scandales et cette défense maladroite n’a fait qu’accentuer la responsabilité de l’ancien ministre. Quand M. Boulanger, dans sa rage de bouleversement,a modifié tout le personnel du grand état-major, quand il a brisé les officiers qu il ne trouvait pas assez souples comme le général Peaucelier, pour les remplacer par des hommes, souples d’échine, il est vrai, mais aussi, on l’a vu, de conscience, et dont il connaissait la vie privée peu recommandable, ne semait-il pas, inconsciemment nous le voulons bien, mais sûrement le mauvais grain qui vient de germer î Quand il entrait avec une déplorable facilité en relations avec des femmes équi voques comme la femme Limouzin,quand il ouvrait les portes du cabinet du ministre après les portes du cabinet particulier à des personnes douteuses, n’allait-il pas au devant des indiscrétions et des scandales? Nous savons bien qu’un ministre éga lement républicain, M.Challemel-Lacour, a beaucoup prôné l’emploi des femmes et des agents de ce genre en matières se crètes de la politique. Mais ces sentiments sont dangereux et blessent souvent la main qui les emploie et la politique à la quelle on les a voulu faire servir. On en a une preuve nouvelle aujourd’hui. En dépit des scepticismes de l’époque, nous prétendons que l’honnêteté est une...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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