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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 16 avril 1848

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Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement
16 avril 1848


Extrait du journal

Parmi les mesures que le gouvernement provisoire a prises pour venir en aide aux classes laborieuses, il en est une que nous ne devons pas passer sous silence : c’est celle qui a pour but de préparer uir vaste plan de travaux agricoles. Nous n’a vons pas été les derniers à réclamer les améliorations de ce genre, et nous l’avons fait à une époque où elles étaient moins opportunes et moins urgentes qu’elles ne le sont aujourd’hui. Alors nous les demandions uniquement dans l’intérêt particulier de l’agriculture; aujourd’hui, nous avons à les recommander comme un expédient nécessaire au rétablissement de l’ordre et de la paix publique. Le grand embarras , la plaie dû moment, est dans la crise industrielle , qui a jeté sur le pavé de Paris et de nos grandes villes, une foule d’ouvriers sans ouvrage. Or , quel meilleur emploi pourrait-on faire de ces bras inoccupés que de les tourner vers les entreprises qui ont en vue le perfec tionnement de l'agriculture et la fécondation du sol national ? Quand les ateliers industriels se ferment, quoi de plus oppor tun et de plus raisonnable que d’ouvrir des ateliers agricoles ? 11 nous semble, quant à nous, qu’on aurait fait un grand pas, si l’on avait résolu ces deux questions, qui en comprennent plu sieurs autres: arrêter le mouvement quipou»se la population des campagnes vers les villes et les travaux industriels ; attirer vers les travaux des champs le trop-plein de la population, qui en combre les ateliers et les rues de nos grandes cités. Mais, quels sont les moyens d’arriver à ce résultat si dési rable ? Comment seront organisés les travaux agricoles ? Tel est l’objet d’une circulaire adressée dernièrement par le ministre de l’agriculture et du commerce, aux commissaires des déparlemens. Les questions posées par le ministre ont pour but de l’éclairer sur divers points, savoir : s’il existe dans chaque département des marais, des terres vaines et vagues, des landes, des bruyères , des dunes et relais de mer d’une certaine étendue qui puissent être utilement soumis à des travaux de dessèchement, de mise en culture ou de reboisement ; la dési gnation de ces terrains, et les communes et cantons dans le pé rimètre desquels ils sont placés ; leur étendue approximative ; s’ils appartiennent à l’Etat, aux communes, à des établissemens publics ou à des particuliers ; la distance à laquelle ils sont situés des centres de population. Sur tous ces points le ministre ne demande pas aux commissaires du gouvernement un travail rigoureux de statistique, mais des renseignemcns approximatifs. D’après les documens que la science économique a déjà ré unis sur ce sujet, il existe en France près de 40 millions d'.hec tares en terres incultes de toute nature, ce qui comprend les marais, les étangs, les dunes ou masses de sable, les landes et les friches. Les marais seuls figurent dans ce chiffre pour 800, 000 hectares, les étangs pour 200,000. L’étendue totale des tiunes en France est encore inconnue de l’administration ellemême ; mais pour le seul département de la Gironde , elle est de Ü7,000 hectares, et pour le département des Landes, de 49,000 ensemble 110,000 hectares. Quant aux landes et aux terrains en friche, connus généralement sous le nom de terres vaines et vagues, on estime leur étendue à 8 millions d’hectares environ, dont la majeure partie se trouve dans la Gascogne, la Bretagne, la Tourraine, le Berry, le Limousin et le Poitou. 11 est bon d’a jouter que les biens communaux forment les sept huitièmes des terres en friche. On voit quelle immense étendue de terrain est perdue, com plètement perdue pour la production agricole. On voit quelle vaste carrière elle pourrait ouvrir à l’esprit d’amélioration et de progrès bien entendu. C’est ici que reviennent dans toute leur...

À propos

Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.

 
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