Extrait du journal

INTERIEUR. Le parti conservateur n'a pas été heureux cette semaine ; mais il ne peut que s en prendre a lui même de 1 échec qu’il a essuyé. Lu effet, il a montré dans le projet de loi, présenté par SI. Sluret de Burt sur la conversion des rentes sur l'état, nhe indifférence qui seule peut faire la force de 1 opposition. On ne peut certes mer une chose, c’est que cette conversion était nécessaire depuis plusieurs années ; elle tut, sans aucun doute , amélioré la position des employés de l'eiat. Voici ce que dit le Journaiifet Débats : • Nous regrettons ce résultat sans être surpris et sans y attacher pins d importance qu'il n’en peut avoir. La loi sur les pensions était attendue depuis long-temps; cl e avait pour objet d'aineliorer le sort des employés qui , aptes avoir consacré leur vie a l’etat, ont bien le droit de n être pas oubliés a la fin de leur carrière. » Tout le monde convient que, dans l’état actuel des choses , leurs services ne sont pas récompensés comme iis doivent l’être. Mais on sait assez que de pareils services ne sont pas de nature à toucher le cœur de l’opposition. Des services rendus a l’état , qu’est-ce que cela pour les grands patriotes de la gauche ? Us ne le reconnaissent pas. Les pauvres employés ne sont pas plus en faveur auprès deux que les rentiers; on a traité les employés aujourd hui comme on se dispose a traiter demain les rentiers. Quoi de pins conséquent et de plus magnanime ? « Pour expliquer le vote , qui, sans cela, serait inexplicable, nous ajouterons qu'il ne faut pas le reprocher a l’opposition toute seule. Un dissentiment assez vif s’etait élevé dans le sein de la majorité au sujet des dispositions du projet. Ce dissentiment a persisté jusqu’au bout, malgré la chance qu'il avait de se faire entendre et d’obtenir gain de cause devant la chambre des Pairs. Voila ce que nous regrettons le plus, car assurément, la saii-faetion que des conservateurs peuvent éprouver a faire prévaloir leur opinion individuelle en se séparant île leurs amis sur un point secondaire, ne vant pas l’inconvénient de procurer a l’opposition un de ces petits succès qu’elle exploite si bruyamment, faute de mieux. Nous ne comprendrons jamais qu’en pareil cas les dis'sentimens particuliers ne s’effacent pas devant l'opinion générale. A oyez la coalition : est-ce qu’elle vous cède quelque chose ? ne lui cedez donc rien , et serrez vos rangs. Mais nous ne pourrions que répéter ici les conseils que nous avons si souvent donnés de puis deux mois au parti conservateur ; ce sont ceux du bon sens et de la raison meme. »...