Extrait du journal
lia veille et le lendemain. Nous nous rappelons qu’un four — c'était sous l'ancien régime . — un mmi»tre, provoqué par une violente apostrophe de l’un des membres les plus avancés de la gauche, lui répondit les paroles suivantes : « Je veux que partout où il y aura capacité , vertu. travail. la démocratie puisse s'éle ver aux plus hautes fonctions de l'Etat, qu’elle puisse monter à cette tribune, y faire entendre sa voix , parler au pays tout entier. Mais vous avez cela , vous vivez au milieu de la société la plus libre qu’on ait jamais vue. où le principe de 1 égalitésocialeest la plus consacrée. Jamais vous n'avez vu un pareil con cours d’individus élevés au plus haut rang dans toutes les carrières. Nous avons tous, presque tous conquis nos grades a ta sueur de notre front sur le « hamp de bataille. » Nous 1 avouons humblement, ce programme politique ne nous parut pas trop contre-révolutionnaire. La chambre — c'était, il est vrai, une chambre monarchique — sembla partager notre opinion ; car l’orateur obtint , en descendant de la tribune. une véritable ovation. Ce ne fut pas sans une certaine curiosité que nous cherchâmes dans les journaux indépendans, comme on disait alors, l’impression qu'avait produite dans l’esprit de leurs rédacteurs I exposé des théories politiques de l homme du pouvoir. Ces fiers organes du libéralisme de cette époque s'indignaient que de pareilles doctrines pussent se faire jour dans une chambre française, et de la hauteur où les plaçaient leurs idées socialises, ils regardaient en pillé toutes ces pauvretés gouvernementales. Ils demandaient qu'on chassât du pouvoir les minisires sans initiative pour faire place aux véritables hommes d'état que le pays légal tenait éloignés des affaires et qui seuls avalent le secret des grandes réformes sociales. Pendant bien des années, ce fut le même langage. Et nous nous habituâmes à regarder comme d Indignes usurpateurs tous ces satellites de la royauté qui empê chaient les représentai véritables delà démocratie de nous ouvrir cet Eldo rado politique où nous devions enfin jouir de la plénitude de tous nos droits et de toutes nos libertés. Nous voyions dans un riant avenir le peuple heureux et prospère, la France tranquille au dedans, respectée au dehors, et cet avenir , nous l’appelions de tous nos vœux. Cette ère nouvelle devait dater de l'avénementdes hommes de la démocra tie. Il fallait pour les amener au pouvoir une révolution qui renversât la roy auté. La révolution s'est faite. Les démocrates sont devenus les maîtres , non poiDt à la façon des anciens ministres constitutionnels; non, ils ont pris pos session du gouvernement en souverains, en dictateurs. Eh bien : nous connaissons les théories, voyons maintenant les œuvres, et. si nous ne sommesj>as en pleine possession de la liberté la plus grande , des droits les mieux garantis : si la paix et l’abondance ne régnent pas à l’Inlerieur, sans que le pays les ait achetées aux prix de sa dignité, demandons compte aux charlatans politiques de leurs promesses mensongères ou de leur criminelle Incapacité. Aurons-nous le courage de leur Imposer ce terrible parallèle entre leurs doctrines d’autrefois et leurs actes d'aujourd’hui! En regard de la promesse de la veille, mettrons-nous le mensonge du len demain? Leur demanderons-nous compte de la liberté individuelle après l’enlève ment de M. Emile Thomas? De la garantie des droits de la pensée en lisant l'ordonnance qui suspend les journaux ? De la prospérité publique en consultant le cours de la rente? Et de la propriété en interrogeant les déposait* aux caisses d'épargne? Parlerons-nous des magistrats destitués. des lieulenans - généraux mis à la retraite. et de l’état de siège accepté comme un bienfait ? Non ! mais nous dirons , au nom de l’immense majorité d’un pays où la loi d'honneur est encore puissante et respectée : qu’à leur tour les incapables se retirent, en face de l’œuvre immense qui reste à accomplir; que les vrais hommes d’état ne soient plus exclus sous le frivole prétexte d'une date dans leurs convictions nouvelles. Car si les républicains de la veille se montraient exclusifs quand nous sommes indulgens , nous leur dirions en opposant leur passé dans la presse, a leur présent au pouvoir : A ous vous vies élevés par le mensonge et vous ne pouvez vous maintenir que par l’apostasie. (Assemblée Nationale). — Tous les journaux se préoccupent du fameux ordre du jour motivé qui devait empêcher la production des pièces soumises à la commission d'enquête. Deux seulement trouvent original de dire que la presse toute entière a été dupe d’une mystification ou complicité d’une calomnie en dénonçant l’esca motage qui avait été prémédité. Nous ne nous amuserons point à prouver que la politique personnelle ou fatitaisiste des deux feuilles dont il s’agit pourrait...
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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