Extrait du journal
— La Fête-Dieu a été célébrée celte année avec la pompe accoutumée. Les processions des diverses paroisses ont parcouru nos rues au mi lieu d’une foule pieusement recueillie et ont visi té les reposoirs élevés dans les divers quartiers. Celui de la place du Marché était remarquable par le goût et la richesse de sa décoration. Ce lui de la rue Bourgneuf sc distinguait par sa fraî cheur et par son originalité : sur son autel était représenté un sanctuaire formé de fleurs et de verdure. Ce reposoir, qui a attiré une grande affluence de curieux, avait été improvisé en deux ou trois heures. — Dimanche dernier, à l’heiuvAde minuit, un brave garçon, que nous nommerons Jean-Pierre, descendait, en faisant des zigzags, la rue SaintJean, à Roanne. Inutile de dire qu’il avait fait de trop longues stations dans plusieurs cabarets. Arrivé à un des enfoncements de cette rue tor tueuse, il tombe mollement près d’une borne, et, au bout de quelques minutes, s’endort du som meil le plus bruyaut. A la première lueur du jour, il se réveille transi de froid : il n’a pour tout vêtement que sa chemise et un soulier ; il se frotte les yeux, regarde à gauche, à droite, étonné de ne pas se trouver dans sa chambre, sur son lit ; en vain il cherche à se rappeler s’il s’est dé shabillé ; mais ce qu’il cherche surtout en vain, c’est sa casquette, son gilet, sa blouse, son pan talon, et son autre soulier... «Je suis volé, » ditil, en regagnant son domicile. Dans la matinée, vêtu moins légèrement sans doute, il va porter plainte au bureau de police et fait la description de ses hardes. Trois ou quatre heures plus tard, un individu flanait sur la place de l’Hôtel de ville : sa ligure épanouie respirait la satisfaction, mais son habillement ressemblait (nous allions dire : comme deux gouttes d’eau) à celui de JeanPierre. Mandé par M. le commissaire de police, il déclare sans hésiter l’origine de ses vêtements : il les a trouvés, la nuit dernière, dans la rue StJean , et bien qu’il les ait nettoyés, et qu’ils lui aillent parfaitement, il est prêt à les restituer... mais non pas séance tenante. — Jean-Pierre est...
À propos
Fondé en 1861 à Roanne sous le nom de Nouvel Écho de la Loire, l'hebdomadaire devient en 1864 le Journal de Roanne et revendique une ligne éditoriale « régional et patriote ». Toutefois, le journal collabore avec les Allemands sous l’Occupation et est en conséquence supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - thinard
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