Extrait du journal

Chaque fois qu’elle y était apparue au bras de son mari, élis avait entrevue tous les mensonges de la comédie mondaine, elle avait senti la jalousie ramper; elle avait entendu siffler les échos des calomnies de sa belle-mère; et, quand elle passait, calme et sereine, plus royalement belle que toutes, c’étaient des regards railleurs, des conversations interrompues ou des sourires pleins de pitié...Puis des défections : des amies de la veille qui s’écar taient soud linernent parce qu’on venait de leur dire tout b is : a Cette jeune comtesse de JornBrabourg était p»u de chose, vous savez... une simple lectrice. » Oh ! non, elle n'avait pas été heureuse dans ce monde de la splendeur, elle y avait été exilée, toujours... Elle se leva avec une expression de plus en plus résolue. Tout était prêt pour le départ. Elle allait faire atteler. Pourquoi prolonger son agonie ? En core une heure, < t le dernier mot de sa destinée serait prononcé. Elle retourna près de son enfant. Il battit des mains à sa vue. L’idée d un voyage le ravissait. Il fit à sa mère toutes sortes de recommandations: « elle n’oublierait pas sa tourterelle blanche qui était si jolie dans sa cage d’or. » Madeleine regarda longuement son fils. Qu’il était frêle et pâle î Vivrait-il de longues années ? Elle ne l’espérait guère; sans doute, si l’enfant avait été destiné à perpétuer la race des de JornBrabourg, elle eût tout sacrifié pour lui conserver ses titres, elle eût imploré; elle eût supplié; elle eût vaincu son orgueil, la fière jeune h-mme, mais Henri avait-il besoin de titres et de richesses... sa vie serait probablement si éphémère. E le se mit à genoux devant la chaise-longue et se prit à con-...