Extrait du journal

On se plaint souvent des électeurs. On leur reproche notamment leur abstention, dans bien des cas très regrettable. On ne fera pas le même reproche aux candidats. Ils ne s'abs tiennent pas. A Saint-Etienne, pour l'élection législative du 12 juin, ils sont déjà dix. On comprend le refus très digne opposé par M. Roger Sarret, ancien député, président de la Fédération radicale indépendante de Seine-et-Oise, qui avait été pressenti, lui aussi. Les compétitions entre candidats qui sont d'accord sur l'ensemble du programme jettent le trouble et le scepticisme dans les esprits. Il faut absolument que l'unité de candidature s'impose dès le premier tour à ceux qui combattent sous le même drapeau. « Us la feront au second tour », nous ré pondra-t-on. Pas toujours et pas toujours très sincèrement. Les polémiques laissent des blessures. En outre le besoin de se différen cier, de racoler à tout prix des voix hési tantes, amène à des déclarations irréfléchies, à des surenchères de piètre qualité, qui ne sont pas de nature à moraliser et à éclairer le suffrage universel. Le désordre dans les campagnes électorales ne profite pas aux hommes d'ordre, non plus qu'aucun autre désordre. Ceux qui né savent pas s'organiser font le jeu des partis démagogiques qui prêchent l'indiscipline chez les autres et im posent chez eux une consigne terroriste....