Extrait du journal

Bien sûr que non, répondit-il, rien du tout. Oh! Mademoiselle! voulez-vous dire que vous avez retourné mon père? Et il la regardait avec une admiration terrifiée. Elle rit. Je n'ai pas essayé, car ce n'est pas la peine. J'ai été, hier, chez un homme de loi à Oxford, et il m'a dit l'erreur que vous aviez commise en imaginant que le con sentement de votre père vous était néces saire. Tout garçon au-dessus de seize ans pèut se marier légalement sans l'autorisa tion de personne. Jess resta la bouche béante, incrédule à cette révélation de la loi anglaise que lui faisait Marie; à la fin, il commença à admettre qu'il pouvait peut-être y avoir quelque chose de vrai, et dit à tout hasard : Peut-être que l'homme de loi a raison ; mais c'est une drôle de surprise ! Penser que M. Shepherd m'a trompé ! et qui peut savoir si l'autre en sait plus long? Puis il courut aussi vite qu'il put au haut de l'escalier, criant : Annie ! Annie ! viens vite ! Elle monta tout effrayée pour voir ce qu'il y avait. Marie et Jess le lui dirent. Pendant une ou deux minutes, elle pou vait à peine comprendre et les regardait fixement l'un après l'autre. Puis ses yeux blèus d'enfant se remplirent de larmes, elle s'avança vers Marie, lui prit les mains et la regardant en face : —Je ne crois pas que vous soyez une femme, dit-elle ; je crois que vous êtes un ange ! Marie l'embrassa et l'entoura de ses bras. Annie posa sa tête sur l'épaule ronde de la jeune femme qui comprit qu'elle pleu rait doucement. Quelques larmes coulèrent aussi sur ses joues à elle et tombèrent sur les cheveuxbrillans de la jeune fille. . CHAPITRE VII. La réussite dans la pratique du bien en ivre comme tout autre succès. Marie elle même qui, malgré les pensées contraires...