Extrait du journal

On était curieux de voir si la presse allemande confirmerait ou nierait l'authen ticité du document publié le lol' de ce mois par la Nouvelle Revue. Cette curiosité n'est pas satisfaite. Si l'on consulte les trois jour naux qui, après la Gazette de VAllemagne du Nord, ont l'habitude de recevoir le plus souvent les communications officieuses de la chancellerie de Berlin, on reste, après les avoir lus, aussi embarrassé qu'on l'était auparavant. « Le document est faux », dit la Post. Voilà, au moins, qui est formel. Oui; mais la Gazette nationale et la Gazelle de Cologne laissent entendre le contraire. Elles ne déclarent pas, d'une façon positive, que la pièce est authenti que. Elles s'expriment avec; la prudence et la réserve des oracles anciens. La Gazette de Cologne, par exemple, formule ainsi son approbation. « Il n'y pas dans la pièce » une ligne qui en démontre la fausseté » ou qui permette de présumer cette faus » seté avec quelque vraisemblance. » • Evidemment la Gazette de Cologne serait très bien renseignée si on voulait qu'elle le fût. Si elle tient un langage aussi du-, bitatif, ce n'est pas faute de sources d'in formations sûres. L'àmbiguiÈé des ex pressions dont elle se sert -' ne peut donc s'expliquer que de deux façons. Ou bien, en réalité, la pièce reproduite par la Nouvelle Revue est conforme au texte du rapport soumis par M. de Bismarck à Frédéric 111 dans les premiers jours d'avril ; ou bien, pour une raison quelconque, la chancellerie allemande a intérêt à laisser croire à cette conformité sans qu'elle existe. De ces deux hypothèses, la seconde n'est pas la moins probable. De toute façon, le document que nous avons reproduit avant-hier répond exacte-...