Extrait du journal

M. Paul Deschanel, qui avait été élu avant hier, a été réélu hier et proclamé président de la Chambre. Après leur premier échec, les par tisans de M. Brisson avaient, sous le plus mau vais prétexte, réclamé une seconde épreuve. On leur a concédé cette seconde épreuve. Ils y ont gagné seulement de, voir la -majorité de M. Deschanel augmenter de trois voix. Si les radicaux et les socialistes veulent faire une nouvelle tentative, l'élection définitive qui aura lieu dans quelques jours leur en fournira l'oc casion. D'ordinaire, ce dernier scrutin n'est qu'une simple formalité, la confirmation pour ordre du choix auquel la Chambre s'est arrêtée. Mais puisque les radicaux et les socialistes sont en humeur de livrer des batailles, après en avoir perdu deux, ils peuvent, si cela leur plaît, s'en offrir une troisième. Grâce à eux, M. Paul Deschanel a déjà été élu deux fois pour une. Son concurrent, dans l'espace de vingt-quatre heures, a perdu du terrain. Il né peut manquer d'en perdre encore, si sa candidature est main tenue, et la majorité de son heureux compé titeur finira par s'élever à un chiffre très respectable. Le rôle que les amis et coreligionnaires poli tiques de M. Brisson font jouer à leur candidat n'est pas des plus enviables. Il y a, en ces sortes d'affaires, un degré d'insistance qui cho que décidément les bienséances, et qui touche un peu au ridicule. Sans doute, il a été dit : « Frappez et l'on ouvrira. » Encore ne faut-il pas faire trop de tapage à la porte. Or, les amis de M. Brisson ont fait un tapage effroyable. Ils ont menacé de tout briser. Ils ont voulu entrer de vive force. Ce n'est pas une manière bien honnête de se présenter. On le leur a fait savoir et sentir. La porte est bien décidément close pour eux et pour leur candidat. Qu'ils s'y rési gnent ou ne s'y résignent pas, le résultat sera le même....