Extrait du journal

A' peine le coût de la vie (lonne-t-il des signes d'amélioration que des inquiétudes se manifestent et que des démarches sont faites pour conjurer cette terrible éventualité. On demande au ministre de l'agriculture de ré clamer le retour de la taxe sur les blés im portés à 14 francs le quintal au lieu de 7, pour épargner aux cultivateurs qui avaient Spéculé sur la baisse indéfinie du franc et sur le renchérissement indéfini des cours du blé le désagrément de subir les conséquences de leur mauvais calcul. Au lieu de vendre leur récolte au prix très élevé et honorable ment rémunérateur de ces derniers mois, il s'est trouvé, en effet, des producteurs qui ont préféré la garder dans l'espoir de bénéfices encore plus grands. Grâce à eux, le pain a monté incessamment. Aujourd'hui la reva lorisation du franc se traduit par un abaisse ment de prix des blés étrangers, grâce à quoi la taxe du pain a -pu, elle aussi, être légère ment abaissée. C'est un heureux résultat et surtout un heureux augure. Les cultivateurs qui ont vendu raisonnablement et patriotiquement leur blé à un prix convenable', au lieu de le tenir egoïstement en réservé pour provoquer»' up renchérissement artificiel» seront les,pre miers, à; reconnaître que le consommateur n'a pas à subir de nouveaux sacrifices pour que le mauvais calcul des agriculteurs qui se sont ' trompés par désir dé trop gagner ne leur coûte rien. Ceux qui ont spéculé sur la baisse du franc croyaient faire une bonne affaire et se souciaient fort peu du consommateur; ils se moquaient même volontiers des naïfs qui vendaient ; leur récolte un prix raison nable au lieu-d'affamer le pays pour obtenir des prix excessifs. C'était leur droit, leur droit strict : on ne le leur a pas contesté; mais le droit du consommateur à bénéficier de la baisse actuelle n'est ni moins légitime ni moins sacré....