Extrait du journal
let. Voici les faits. Lors des dernières élections municipales, à la suite d'une lutte assez vive, la victoire est restée à la liste modérée qui l'a emporté à une forte majorité sur la liste radicale. Le Conseil municipal, issu de ces élections, a choisi pour maire M. Mal froy , qui appartient au parti républicain conservateur. Désireux de donner un éclat inusité à la fête nationale du 14 juillet, le nouveau maire avait écrit àM. Gagneur, député du Jura, pour lui demander l'au torisation d'installer un bal dans la pro priété qu'il possède à Brôry. L'autorisation ayant été accordée, des danses furent organi sées. Une bande d'individus appartenant au parti radical fit alors irruption dans le jardin de M. Gagneur et voulut en chasser par force les danseurs. Le maire, ceint de son écharpe, dut intervenir pour les protéger ; mal lui en prit. Les perturbateurs se ruèrent sur lui et, après l'avoir criblé de coups de couteau, le laissèrent pour mort sur le terrain. Relevé Sans connaissance, M. Malfroy ne fut re connu hors de danger qu'après une semaine de souffrances et d'angoisses ; à l'heure actuelle, il n'est pas encore complètement rétabli. Cependant la justice, si nous en croyons nos confrères, n'aurait pas osé ou pas voulu agir. Les coupables seraient, dit-on, tous connus ; on sait le rôle que chacun d'eux a joué dans la scène sauvage du 14 juillet, et cependant ils continuent à circuler, le front haut, avec la sécurité d'hommes que leur titre de radical met à l'abri des poursuites. Il paraîtrait pourtant que, quelques jours après le crime, un simulacre d'enquête aurait eu lieu ; mais cette formalité n'a pas eu de suites. Bien qu'aucun démenti n'ait été donné aux assertions des journaux, nous avons, pour notre part, quelque peine à les accepter. Nous n'ignorons pas que la sollicitude de M. Ferrouillat s'étend sur tous les membres môme les plus compromis du parti radical, nous savons par ses déclarations à la tribune qu'il est prêt à frapper tout magistrat coupa ble, comme le substitut de Garcassonne, d'a voir fait exécuter sur l'ordre formel de ses chefs un jugement visant un des protégés de l'Extrême Gauche, nous ne nous faisons au cune illusion sur le désarroi que ces déclara tions ont dû jeter dans le fonctionnement de la justice ; mais nous avons quelque peine à croire que toute une catégorie d'électeurs puisse impunément assassiner les gens qui ne sont pas de leur opinion....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - de gautsch
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