Extrait du journal

Nous trouvons dans le Moniteur, tout au long, le dis cours par lequel M. le baron Charles Dupin a ouvert son cours de géométrie au Conservatoire des Arts et Métiers. Le savant professeur a l'habitude de consacrer cette première séance à l'une des grandes questions d'économie publique qu'il trouve à l'ordre du jour. D'ordinaire tous les admirateurs de l'industrie nationale, tous les amis des saines doctrines politiques et sociales ont lieu de lui savoir gré de ces excursions extra géométriques ; car il y déploie un rare savoir, des con naissances extrêmement variées, des aperçus imprévus, et il y étale la plus fine fleur de la statistique dans ses rapports avec l'ordre et la liberté. Cette année , re venant sur un sujet qu'il avait traité l'an passé avec son talent accoutumé , les caisses d'épargne, il a cru devoir combattre le projet qu'on avait prêté à l'administration, et que quelques personnes honorables semblaient ap prouver , de modifier par des restrictions la légis lation des caisses d'épargne. Ce n'est pas d'hier que M. le baron Dupin s'est signalé par des services rendus aux classes ouvrières. C'est à lui qu'on fut redevable, sous la Restauration, des cours publics et gratuits de géométrie qui s'établirent dans la plupart de nos cités. Quand l'ordre public a été menacé dans Paris, quand les fauteurs d'anarchie ont calomnié le gouvernement de 1830, on avu M. Ch. Dupin monter en chaire pour prononcer des discours où les ouvriers trouvaient l'ex posé fidèle de leurs intérêts et de leurs devoirs. II était donc naturel que cette fois, supposant que les caisses d'épargne, institution éminemment populaire, étaient menacees d'un danger sérieux, M. Dupin s'élançât sur la brèche....