Extrait du journal

d'une émotion bien facile à comprendre ; les doutes qui existaient encore dans beaucoup d'esprits ne devaient plus tenir devant des déclarations émanées d'une auto rité indiscutable , et à laquelle tous les hommes monar chiques , à quelque parti parlementaire qu'ils pussent appartenir, devaient nécessairement ajouter foi. Le 30 novembré, la Reine a appelé auprès d'elle les présidens et vice-présidens des deux Chambres pour les consulter sur la formation d'un nouveau ministère. L'avis unanime a été qu'il fallait composer un ministère de coalition. En conséquence , la Reine a chargé M. Pidàl et M. Gonzalez Bravo de former un nouveau cabinet. M. Pidal appartient au parti modéré; c'est lui qui a été nommé président du Congrès en concurrence avec M. Lopez. M. Gonzalez Bravo appartient au parti progressiste. Le général Serrano, auquel on a offert de conserver le portefeuille de la guerre, l'a refusé, en dé clarant toutefois qu'il prêterait son concours à toute combinaison formée avec le plein assentiment de la Reine. M. Gonzalez Bravo s'est trouvé chargé de la composition d'un ministère, et ses collègues ne sont pas encore connus. On parle du général Figueras pour la guerre, de M. Portillo pour l'intérieur, de M. Mayans pour le ministère de grâce et justice. M. Gonzalez Bravo s'est rendu le lendemain à la séance du Sénat. Une foule considérable se pressait dans les tribunes et dans la salle. Le président a donné lecture du décret royal qui nommait M. Gonzalez Bravo ministre des affaires étrangères et premier notaire du royaume. La première démarche du nouveau ministre a été de donner lecture de l'acte par lequel la Reine déclarait que la signature du décret de dissolution des Cortès lui avait été imposée par M. Olozaga. M. Gonzalez Bravo s'est exprimé en ces termes :...