Extrait du journal

Dans l'intérêt ;de ce plébiscite dont ils nous rebattent sans cesse les oreilles, les journaux bonapartistes avaient imaginé de faire courir le bruit qu'ils avaient converti le gouvernement à leur idée, et que la proposition d'un appel au peuple serait soumise à l'Assemblée Nationale aussitôt après la reprise de la session/ Une dé pêche de .Versailles donne à ce bruit un démenti catégorique. Ce démenti est très suffisant en ce qui concerne le gouverne ment, mais la proposition dont il s'agit .peut être présentée par quelque comparse du bonapartisme. Ils sont en effet sept ou huit à la Chambre. Dans ce cas, la Cham bre, il n'en faut pas .doufer, .souviendrait de son vote de Bordeaux, par lequel elle a prononcé la déchéance de l'empire, et elle ne voudrait pas accueillir une proposition qui serait un désaveu de ce vote, ou qui du moins le remettrait en question. Après le démenti dont nous venons de parler, il va sans dire qu'il n'est nullement question,, comme l'annonce un journal, « de consul ter les préfets sur l'accueil qui serait fajt par l'opinion publique dans' les départe mens aux grandes mesures politiques dont l'Assemblée pourrait être saisie au début de la session. » Ces grandes mesures, qui se résument à peu près dans le plébiscite, sont encore une invention due à l'imagina tion de la presse bonapartiste. C'est évidemment à cette même presse,! du moins en grande partie, que s'applique une Note du Journal officiel rectifiant une relation inexacte dii langage ténu par le ministre de l'intérieur devant la commis-! sion de permanence. Le ministre, dit cette Note, « a exprimé le désir du gouverne naent .et ie si_en propre dé ne point recou-i rir, pour réprimer les écarts de la presse,; aux droits dont le pouvoir est armé ; mais; il a .ajouté que si la nécessité s'en faisait sentir, si le soin de la sécurité publique l'exigeait, le gouvernement ferait son de-j voir. »...